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Petit bassin blason

milieu du XIVe siècle

Il s'agit d'un type de petit bassin à panse carénée assez répandu dans la seconde moitié du XIVe siècle. Il peut être comparé notamment à un autre exemplaire de la collection Nuhad al-Said - acquise récemment par le musée d'art islamique du Qatar - datant du règne du sultan Hasan (1347-1361)[1].La partie supérieure de la panse accueille un large registre où alternent deux bandeaux inscrits sur fond de rinceaux végétaux et deux bandeaux à décor strictement végétal (lotus, fleurettes à cinq pétales, feuilles à trois pointes), séparés par deux écus coupés. La partie inférieure est laissée vide, seulement ponctuée de lambrequins d'arabesques végétales, disposés en quinconce. A l'intérieur, le fond a reçu un décor de ronde de poissons, motif que l'on rencontre fréquemment à cet emplacement dans les métaux tant mamlouks qu'iraniens : citons par exemple un bassin de même forme, attribuable à l'Iran de la première moitié du XIVe siècle, qui présente un même fond orné de poissons [2].L'inscription contient quelques éléments habituels de titulature d'émir :Sa Haute Excellence, le maître, le savant, le gouverneur, l'élevéLa présence d'un blason de forme européenne place cet objet au sein d'une production de métaux apparemment destinés au marché occidental, exportés par l'intermédiaire de marchands le plus souvent italiens, vénitiens surtout [3]. Le dernier acquéreur, pour peu qu'il appartienne à une grande famille, pouvait inscrire sa marque dans le blason laissé vide; certaines armoiries ont pu être apposées sur place, en Orient. Les marchands italiens fréquentaient assidument Le Caire, Damas, mais aussi les ports de Beyrouth et d'Alexandrie. L'étude des inventaires des Médicis au XVe et XVIe siècles révèle la présence d'un grand nombre de métaux orientaux, souvent désignés par les termes domaschini ou alla domaschina [4]. De nos jours, de nombreux exemplaires de ces métaux sont encore conservés dans les collections italiennes et européennes [5]. Un bassin très semblable à notre objet appartient à la collection C.R. Lamm de Stockholm[6]. C.J. [1] voir Allan 1982, p. 102-103, n° 22.[2] Baer 1983, fig. 93, p. 114, 157, 183.[3] voir à ce sujet Mack 2002, p. 139 sq.; Ward 2007.[4]Ce terme semble toutefois générique et n'est pas forcément une indicaton du lieu de fabrication. Spallanzani 1980 ; id. 2010.[5] voir notamment Staacke 1997, p. 34-36 et n° 23 et 24, deux petits bassins à paroi droite du musée des Arts décoratifs, Paris, inv. AD 20334 et AD PR 2010/13-2, non publiés, ou encore un chandelier et un bassin à bec verseur au British Museum, Londre, publiés dans Ward, 1993, p.28, fig. 17, et p.115, fig.91.[6] publié dans Ward 2007, p. 281, fig. 7.

Présentation de l'œuvre

Région
Egypte ou Syrie
Date
milieu du XIVe siècle
Lieu
Egypte ou Syrie
Siècle
XVe siècle

Caractéristiques

Matières
Alliage cuivreux, décor gravé, incrusté d'argent (à l'origine) et de pâte noire

Données spécifiques

Numéro d'inventaire
R 64
Musée d'accueil
Musée Calvet