23719 tapisserie Millefleurs
23719 tapisserie Millefleurs
/sites/default/files/images_oeuvres/2023-09/23719-tapisserie-millefleurs.JPG

Tapisserie Millefleurs

premier quart du XVI 

Tapisserie Millefleurs

Les tapisseries appelées millefleurs sont parmi les plus admirées de toutes les tapisseries et probablement celles qui incarnent le mieux auprès du public l'art de la tapisserie. 
Constituées d'harmonieuses figures placées sur un fond parsemé de fleurs, elles furent en vogue principalement au tout début du XVI siècle. Leur lieu de production reste incertain, Flandres ou France du Nord, même si les plus célèbres d'entre elles s'apparentent stylistiquement à l'art de cour français et plus particulièrement pour la fameuse tenture de La Dame à la licorne (Paris, Musée national du Moyen Age- Thermes de Cluny), à celui du Maître de Moulins. 
Au centre de la tapisserie une noble amazone, sur une monture richement harnachée, est accompagnée d'un page. Autour d'elle plusieurs personnages, d'échelle plus ou moins réduite, sont occupés à des activités variées : deux dames retiennent un petit cerf sur leurs genoux et caressent sa ramure, une troisième est occupée à broder ; un jeune homme joue de la flûte tandis qu'un autre agite une crécelle ; un singe encapuchonné semble respirer une fleur. S'agit-il d'une allégorie ? La noble dame est-elle une de ces « preuses dont la popularité a perduré jusqu'au XVI siècle et qui ont souvent été représentées dans l'art de la tapisserie ? Ou bien l'emploi de figures indépendantes les unes des autres a-t-il abouti ici tout simplement à l'évocation plus ou moins idéale de la vie à la campagne ? 

Ces figures, comme les fleurs représentées avec précision, pervenches, œillets, marguerites et jacinthes, sont en effet proches de celles de la tenture de La Vie seigneuriale (Paris, Musée national du Moyen Age - Thermes de Cluny) ou encore de la tenture dite La noble pastorale (Paris, musée du Louvre). Ces suites offrent la même vision idyllique du monde seigneurial. Le remploi de figures stéréotypées permettait la création à moindre frais de tentures destinées au décor des demeures aristocratiques. Restaurée au XIX" siècle, comme la plupart des millefleurs redécouvertes à cette époque, cette tapisserie a conservé la fraîcheur de ses coloris et tout son attrait décoratif. 

Amaury Lefébure 
Conservateur en chef du Musée national du château de Fontainebleau

Présentation de l'œuvre

Date

premier quart du XVI 

Lieu

France du Nord ou Flandres

Siècle
XVIe siècle

Caractéristiques

Matières

Laine et soie, 6 fils de chaîne au cm. 

H. 2,50
L. 4,05 

Données spécifiques

Numéro d'inventaire

Inv. 23719

Musée d'accueil
Musée du Petit Palais
Provenance

Donation Marcel Puech à L'institut Calvet en 1986

Bibliographie et expositions

Bibliographie

Marcel Puech : une vie, un don : chefs-d'oeuvre de la donation Marcel Puech / Célia Alégret, Jacques Bastian, Christian Bonnin ; sous la direction de Marie-Pierre Foissy-Aufrère