Et dans le disque même du soleil rayonne la face de Jésus-Christ

D'un noir profond - Redon avait découvert la lithographie grâce à Rodolphe Bresdin et en a tiré toutes les possibilités - émerge un visage nimbé.  
L'œil, qui a maintes fois fait le sujet de ses compositions, et de la façon la plus célèbre dans son illustration pour Edgar Poe « L’oeil : comme un ballon bizarre, se dirige vers I'Infini », est ici suggéré, comme si le visage du Christ était caché dans une pupille, partie du globe oculaire par laquelle passent les rayons lumineux, mais que, nés de la Sainte Face, ils semblent traverser ici en sens inverse. 

Si Redon, comme I'a écrit Roseline Bacou proclame avec force, dans ses écrits comme dans ses œuvres, I'existence d'une double réalité, la réalité vue et la réalité sentie ou intérieure » il n'en reste pas moins qu'il trouve plus souvent, comme Goya, I'inspiration dans I'étrange, voir le diabolique, que dans le divin.

Redon disait « Je veux mettre la logique du visible au service de l'invisible ».