Éventail aux assignats en trompe-l'oeil

A la veille de la Révolution, le paiement des rentes représentait la moitié des dépenses de l'Etat. Dans l'espoir de pouvoir poursuivre le service de la dette, les Révolutionnaires firent des propriétés du clergé des biens nationaux et les mirent en vente, logés sur ce nouveau patrimoine de la République, des billets émis - les assignats connurent presque aussitôt la dévaluation et n'avaient pratiquement plus de valeur à l'époque du Directoire.
On peut voir dans cette feuille montée en éventail une image de propagande et de confiance dans la nouvelle monnaie dont trois exemples reproduits sur l'objet portent les dates de 1791, 1793 et de l'an lIl: on connait plusieurs de ces objets sur des thèmes chers à la Révolution, tel le Vote par le clergé de la Constitution civile sanction née par le Roi en 1790 (Fonds Soulavie, collection E. de Rothschild, Musée du Louvre) ou sur des épisodes au contraire célébrés par des royalistes tels les Derniers adieux de Louis XVI à sa famille (id.). 
Nous opterions plus volontiers pour une date plus tardive, lorsque la monnaie n'inspirant plus aucune confiance et totalement dévaluée, peut devenir sous le Directoire objet de moquerie, tout juste bonne à s'éventer, témoignage de l'éternelle capacité humaine à tourner un drame en dérision.