Saint Pierre ressuscitant Tabitha

Pierre Parrocel fait partie d'une des plus longues généalogies d'artistes, actifs du XVIe au XVIIIe siècle. L'un des premiers membres de la famille à être reconnu semble être Georges (1540? - 1614?), peintre et membre important de sa ville. Il a eu un fils en 1595, appelé Barthélémy. Georges fit tout pour le détourner de la peinture car il n'avait pas atteint le succès et la stabilité financière espérés. Il le mit alors dans l'état ecclésiastique mais l'enfant avait un fort attrait pour la peinture plus que tout autre chose et décida d'aller vivre à Rome. 

En 1634 naît Louis, puis Joseph en 1646, les enfants de Barthélémy. Joseph travailla au service de la Surintendance des Bâtiments du Roi et créait le décor de la seconde antichambre du Roi à Versailles lorsqu'il reçut les enfants de son frère : Jacques-Ignace et Pierre. Ils restèrent quelques années durant lesquelles Jacques-Ignace collaborait sur le chantier, avant de retourner tous les deux à Avignon, chez leur père. Là-bas, Jacques-Ignace eut de nombreux enfants dont son fils Etienne en 1696. Ce dernier eut aussi droit à un passage dans l'atelier de son oncle, Pierre. Lors de leur second voyage à Rome, en 1717, Etienne eut une révélation et décida de s'y installer définitivement. 

A l'inverse d'autres familles d'artistes qui se transmettent une seule manière de peindre et restent au même endroit, la famille Parrocel était dispersée dans tout l'Europe, permettant à chaque membre de la famille d’avoir des influences différentes. 

Pierre Parrocel demeure, au même titre que tous les artistes de sa génération, attaché aux pratiques d'atelier mises au point au XVIIe siècle, dont le plus brillant représentant est Pierre Mignard. Il a eu une importante série consacrée à la vie du Christ, avec plus de 80 feuilles mais seuls 17 dessins sont localisés. Cette suite a sûrement été pensée pour la gravure, probablement pour illustrer un livre sur la vie du Christ. L'influence biblique était très forte à ce moment là car le Nouveau Testament a été traduit qu'à la fin du XVIIe siècle et Avignon était un centre important de l'imprimerie. Les dessins traduisent d'une grande maîtrise de la pierre noire et des rehauts de craie blanche.