Statue stéléphore de Houy

L'homme porte une perruque à revers laissant voir la moitié des oreilles et dont "aucun exemple n'est antérieur au règne d'AMÉNOPHIS II". Elle irradie à partir du sommet du crâne et se termine par une frange de bouclettes tuyautées; de part et d'autre du visage saillent deux nappes de frisons qui retombent sur les clavicules. L'absence de ridules au cou signale une oeuvre d'avant l'épisode amarnien. 

La stèle comporte un court hymne solaire à Rê-Horakhty, qui débute par deux groupes symétriques: "Adorer Rê-Horakhty (quand] il se lève par le vannier (d'Amon), HOUY. 
Il dit: "Salut à toi, que tu te déplaces ou que tu sois couché. Tu effectues le tour du ciel et de la terre sans [arrêt]. Quand tu brilles dans le ciel et que tu illumines le Double Pays, alors I' humanité est dans la jubilation à cause de ta perfection, les dieux dans le ciel te louent et les esprits dans le Monde souterrain (Douat) t'adorent. Fais que je demeure en ta compagnie chaque jour comme chacun de tes favoris". 
Le socle comprend une inscription qui se scinde au milieu, sur le devant, et dont une partie (à gauche) est dédiée à Osiris, l'autre à Amon-Rê:
"Offrande funéraire à Osiris, régent de l'éternité afin qu'il accorde des offrandes alimentaires consistant en bovidés, volailles, bière, vin, lait, toute bonne chose pure, pour le ka du vannier [d'Amon] HOUY, défunt"; "Offrande funéraire à Amon-Rê, roi des dieux... lors de toutes ses belles fêtes pour le ka du vannier [d'Amon] HOUY, défunt"

Pour compléter la série des formules d'offrande, on trouve sur le pilier dorsal, deux colonnes dédiées, à droite, à Osiris-Khentymentyou, et, à gauche, à Anubis: 
"Offrande funéraire à Osiris-Khentymentyou, afin qu'il accorde la douce brise [.], la glorification dans le ciel et la puissance sur terre en justifié"; 
"Offrande funéraire à Anubis, l'embaumeur, seigneur de la nécropole, afin qu'il accorde que [ton] ba vive [..], défunt". 

Malgré les mutilations, la statue livre encore quelques bribes de son histoire puisque par deux fois les zélateurs d'Aton se sont acharnés à faire disparaître le nom d'Amon sur le socle, au dos, à l'aide d'un burin. La statue a certainement été brisée intentionnellement, projetée violemment au sol, durant la période iconoclaste du règne d'AKH-EN-ATON au cours de laquelle on profana les tombeaux des membres du clergé d'Amon. Dans leur hâte, les profanateurs omirent de faire disparaître le nom du dieu voué à un oubli de courte durée, sur le devant du socle du monument, de provenance thébaine. HOUY, dont le nom est le diminutif de AMEN-HOTEP couramment répandu dans l'onomastique du Nouvel Empire, exerce un de ces nombreux métiers que nécessitait le service d'Amon . 

S.A